le grand cimon de rabuons (2995 m)

Le week-end dernier, j'ai entrepris de faire l'ascension du Grand Cimon, un sommet assez méconnu qui se trouve dans la vallée de la Tinée, au-dessus du lac de Rabuons.

Beaucoup de randonneurs connaissent le Ténibre qui est le 3000 le plus fréquenté de la Tinée et qui se fait, en général, sur deux jours.

J'en avais, d'ailleurs, rédigé un article l'an dernier (article Ténibre ICI).

Le secteur du Rabuons est un endroit vraiment magnifique et les lacs qui s'y trouvent sont entourés de sommets vertigineux, tels que le Corborant (3007 mètres), l'Ischiator (2923 mètres), le Ténibre (3031 mètres) et le Grand Cimon (2995 mètres).

Je choisis d'entreprendre l'ascension du Grand Cimon, un sommet peu fréquenté, assez isolé et qui est réputé pour offrir une vue assez rare sur toute la Haute-Tinée, la Plaîne du Pô, la Haute-Ubaye, le Queyras et la Vésubie.

Habituellement, ce sommet se fait sur deux jours.

En effet, au départ de Saint-Etienne-de-Tinée, juste après le pont, les randonneurs remontent le vallon à partir de la balise 100 (à 1144 mètres d'altitude) pour se rendre au refuge du Rabuons (à 2523 mètres).

Le lendemain, le Grand Cimon se fait, alors, plus facilement puisqu'il reste environ 500 mètres de dénivelé positif à monter.

Je me mets en tête de réaliser cette ascension dans la même journée. Mais, consciente que le dénivelé positif avoisine les 1900 mètres, je ne suis pas certaine d'arriver au bout de ce gros tas rocheux.

Il est 4h15 du matin quand le réveil sonne. J'ouvre les yeux et, comme souvent, je me demande ce qu'il se passe.

En moins de 5 minutes je suis habillée et je fais chauffer mon petit-déjeuner sportif : des pâtes bolognaises !

Mais non, n'ayez pas peur, ça se fait bien 😉 et je vous assure que c'est bien plus efficace que la biscotte au beurre pour faire de la randonnée !

À 7h, la voiture est garée, à Saint-Etienne-de-Tinée, sur le parking qui se trouve près du pont et que je traverse dans une semi-obscurité.

Le jour se lève à peine, "heureusement, me dis-je, car les piles de ma frontale sont mortes...et je vois comme une taupe dans la pénombre".

Comme si le ciel m'avait entendu (pour une fois ;)), il s'éclaire doucement et, sans difficulté, je commence à remonter le Vallon de Duminière qui m'élève en douceur grâce à un sentier en lacets qui s'enfonce, ensuite, dans la forêt de Sélasse. C'est beau.

Pendant 2h30, je monte sans m'arrêter, il fait bon, je suis bien à marcher sur ce sentier roulant et épineux.

Il est 9h30, quand j'arrive à la balise 103 sur le Chemin de l'Energie que je poursuis en direction du refuge.

Le sentier continue en contrebas du refuge au niveau de la balise 104.

Il faut, alors, longer le lac de Rabuons qui est éclairé par un ciel sans nuages.

Le chemin est de niveau, j'avance tout en regardant ce magnifique lac fait prisonnier par les cimes qui l'entourent.

Le sentier reprend, ensuite, de la hauteur jusqu'aux lacs Chaffour et Cimon (2621 mètres).

C'est à cet endroit qu'il faut être vigilant car il faut quitter le sentier qui mène au Ténibre pour partir sur la droite.

Apercevant des cairns, je m'engage, à présent, dans un terrain fait de blocs rocheux mais qui sont assez stables.

Le sommet est au-dessus de ma tête mais il faudra environ 1h pour l'atteindre en se frayant un chemin parmi les gros cailloux et en s'aidant souvent des mains.

Pour un randonneur régulier et habitué aux pentes raides et aux blocs, il n'y a pas de difficulté.

Comme souvent, j'apprécie ces moments qui précèdent l'arrivée au sommet. Cela fait déjà 5h que je marche et, étrangement, je ne ressens pas de fatigue.

Quelques mètres encore et mon regard se pose, enfin, sur un panorama à 360 degrés, sur des chaines de montagnes infinies, sur des cimes impressionnantes que je peine à reconnaitre.

Pas un nuage, deux rapaces planent en contrebas, les lacs scintillent, il n'y a pas de vent...les conditions sont idéales.

Après quelques photos, je mange ma salade de quinoa avec laquelle je manque de m'étouffer (et oui, je n'ai pas mis assez d'huile...oui, je sais, c'est un détail secondaire dans le récit...😉).

Après une pause d'1h au sommet, je commence la redescente que j'avale en 3h30.

Le soir, habituellement seule, je suis, cette fois, récompensée par un formidable repas belge chez une amie authentiquement belge !

Après un lever très matinal, je me couche vers minuit, je suis bien fatiguée...une "bonne fatigue" comme on l'entend souvent.

N'hésitez pas à partager avec moi vos idées de randonnées.