mont clapier mercantour rando

Samedi dernier, je suis allée faire le Mont Clapier.

Un 3000 mètres des Alpes du Sud qui se fait au départ de la Vallée de la Gordolasque, au pont du Countet plus exactement.

 

J'avais tenté son ascension 15 jours auparavant mais le ciel orageux m'avait dissuadé de poursuivre en direction du sommet.

Samedi, j'ai retenté ma chance et c'est avec mon père que, tôt le matin, nous avons pris le départ de la randonnée.

La remontée de la Vallée de la Gordolasque ne présente aucune difficulté.

Jusqu'au refuge de Nice, le sentier est agréable et la montée progressive offre une très belle vue sur la vallée.

 

Après une 1h45 de marche, nous arrivons au pied du refuge de Nice qui se reflète magnifiquement dans le lac de la Fous qu'il surplombe.

Nous prenons, alors, légèrement à gauche (ne montez pas au refuge), c'est au pied des escaliers que vous verrez un piquet en bois où se trouve l'itinéraire du Mont Clapier.

Le sentier devient plus soutenu mais l'absence de cailloux et de blocs permet de nous rendre assez rapidement (environ 45 minutes) aux lacs Clapier.

 

À partir des lacs, les choses se corsent...

 

Deux options s'offrent à vous : 

 

- Monter par le vallon de Pagari (plus doux et moins raide)

- ou monter par le vallon du Clapier (plus raide et avec de gros blocs)

 

Nous choisissons la deuxième option...et oui, vous commencez à me connaitre...vive les gros blocs et les éboulis !

Au départ, la montée n'est pas violente. Toutefois, nous évoluons dans de la caillasse en suivant des cairns (petits tas de pierres qui indiquent le chemin).

Au bout de 30 minutes, le sentier s'intensifie franchement et nous devons, parfois, nous aider des mains pour progresser vers le sommet.

Je sens bien que mon fidèle compagnon de marche, mon père, peine derrière moi.

Je m'inquiète de le voir avancer au ralenti, lui qui donnait le rythme, un peu plus d'un mois auparavant, sur les crêtes du Mont Aorai à Tahiti.

À plusieurs reprises, je m'arrête, je l'attends, je l'encourage, mais le temps passe et j'aperçois, au loin, les nuages qui arrivent en nombre...

Volontaire et ne voulant, peut-être, pas me laisser évoluer seule, il persévère tout en m'avouant qu'il souffre de violentes crampes dans sa cuisse gauche.

 

À 30 minutes du sommet, il décide de s'arrêter, la douleur s'étant intensifiée peu à peu. Il se pose, se couvre et décide de manger son casse-croûte pendant que j'accélère le pas en direction de la cime.

Il est déjà presque midi et je veux faire au plus vite pour ne pas faire attendre mon père qui a mal et qui a froid...car, oui, il fait froid à 3000 mètres et je mets volontiers mes gants pour terminer l'ascension.

 

En moins de 30 minutes, j'accède au sommet et la nature m'offre un précieux cadeau...si rare à voir...si beau à regarder...une mer de nuages.

Elle est splendide. Fouettée par le vent glacé, je la regarde avec une certaine émotion. J'aurais voulu partager ce tableau...mais je le garderai pour moi.

 

Comme à mon habitude, je sors le petit trépied qui immortalise ce genre de moment et je capture ce beau souvenir.

Dans la descente, je ne m'attarde pas et je saute de cailloux en cailloux pour retrouver mon père qui s'est abrité derrière un tas de pierres empilées. Son état ne s'est pas arrangé et je remets à plus tard l'ingestion de ma salade de riz, préférant commencer la longue descente. 

 

Sans nous en rendre compte, nous avons pris la direction du Pas de Pagari et nous retrouvons le sentier de la 1ère option.

Nous parvenons, enfin, aux lacs Clapier.

Nous ne sommes plus très loin du refuge de Nice, mais il est déjà 14h passé et mon estomac me rappelle qu'il est vide, je dévore ma salade de riz.

Nous retrouverons la voiture à 17h, le ciel est chargé et la pluie s'abat sur les massifs.

 

Au chaud dans la voiture, nous mangeons un délicieux morceau de gâteau au chocolat en repensant à cette longue journée.

Même si je suis contente d'être allée jusqu'au bout, je suis soucieuse pour mon père. 

C'est mon compagnon de marche et j'espère qu'il se rétablira bientôt pour vous faire partager nos prochaines aventures.

 

Comment se rendre au départ de la randonnée ?

Pour ceux et celles qui souhaitent s'engager dans l'ascension du Mont Clapier, le point de départ de la randonnée est très simple à trouver.

Engagez-vous dans la vallée de la Vésubie et prenez la direction du village de Belvédère. Passez le village et poursuivez en direction du Pont du Countet (la route s'arrête alors et deux grands parkings permettent de stationner les voitures).